Les Catherinettes - Partie 2 : Concours de Déguisement entre Ateliers
Chez Dior, tous les ateliers se transformaient en tableau de société et les coutières se déguisaient pour l’occasion. Les thèmes pouvaient être incisifs. Christian Dior leur rendait visite et en choisissait un. Personne n’était dupe face à ce concours interateliers. Les couturières adhéraient à la fête, mais c’était aussi l’occasion de prendre la parole, voir de revendiquer ». Dans les années 1920 et 1930, dans le IIe arrondissement de Paris, une procession partait même le 25 Novembre de l’église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle jusqu’à la statue de sainte Catherine, à l’angle de deux rues de ce quartier. Les catherinettes devaient alors monter en haut d’une échelle de pompier pour coiffer la statue, sans faire tomber leur chapeau. La figure de la catherinette est née du culte de sainte Catherine d’Alexandrie. Alors que la catherinette est souvent liée au seul milieu urbain de la mode, sainte Catherine était d’abord célébrée par les jeunes Françaises de la campagne, du XIIe au XVIIIe siècle. À partir de 15 ans, chaque 25 Novembre, elles déposaient un bonnet sur la statue de leur sainte patronne. Elles entraient ainsi dans la catégorie des « filles à marier ». Si, à 25 ans, elles n’avaient toujours pas trouvé d’époux, « elles coiffaient définitivement sainte Catherine » et devenaient ainsi « vieilles filles ».
Dans les années 1930, on ne peut manquer de célébrer les catherinettes (AGIP/The Granger Collection NYC/Rue des Archives).